La fléole des prés est bien adaptée aux conditions climatiques et pédologiques du Québec. Il s’agit d’une plante tenace et résistante à l’hiver. Elle est une source fiable de fourrage de haute qualité à condition qu’elle soit récoltée au bon stade. Comme pour la plupart des plantes fourragères, la valeur alimentaire de la fléole des prés diminue au fur et à mesure qu’elle prend de la maturité. Sa digestibilité baisse de 0,5 % par jour à partir du stade végétatif jusqu’à la floraison.

La première coupe de fléole des prés doit avoir lieu au début de l’épiaison, c’est-à-dire lorsque les épis commencent à émerger de la gaine. C’est lorsqu’elle est récoltée à ce stade que la fléole des prés donne la meilleure combinaison valeur nutritive-rendement et qu’on est assuré d’une bonne repousse.

Si tous les champs d’une ferme sont ensemencés avec le même cultivar, il peut être difficile d’effectuer toute la récolte lorsque la fléole est en début d’épiaison. Heureusement, les cultivars offerts n’atteignent pas tous leur maturité en même temps. Les écarts entre les dates d’épiaison des cultivars hâtifs et tardifs recommandés au Québec peuvent aller jusqu’à deux semaines.

Ainsi, le cultivar Salvo ( hâtif ) entre en épiaison vers le 7 juin au Sud du Québec et le 13 juin au Nord du Québec. Pour sa part, le cultivar Comtal ( tardif ) n’atteint ce stade que vers le 17 juin dans le Sud du Québec et le 22 juin dans les régions plus nordiques. Lorsque tous les champs de fléole ne peuvent être récoltés en cinq à sept jours, il faut donc choisir des cultivars ayant des temps de maturation différents pour s’assurer que la récolte est faite au bon stade. Lorsque la récolte de la fléole peut être exécutée en quatre à cinq jours, il faut alors choisir un cultivar hâtif.

Toutefois, les cultivars hâtifs présentent une valeur nutritive supérieure à celle des cultivars tardifs lorsqu’ils sont récoltés au même stade de développement ( début de l’épiaison ). Une étude réalisée au Centre de recherches d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Frédéricton au Nouveau-Brunswick a démontré que la digestibilité du cultivar Clair ( hâtif ), au début de l’épiaison, était de 4 % supérieure à celle du cultivar Farol ( tardif ).

On a combiné des paramètres sur la valeur nutritive et le rendement des cultivars Clair et Farol tirés de cette même étude pour prédire le rendement de bouvillons alimentés seulement avec des fourrages. Le gain de poids quotidien calculé avec le cultivar Clair ( 0,80 kg/jr/animal ) était supérieur à celui déterminé avec le cultivar Farol ( 0,66 kg/jr/animal ); les deux cultivars étaient récoltés au début de l’épiaison. Toutefois, les gains de poids calculés par hectare étaient semblables pour les deux cultivars ( 766 kg/ha ), résultats attribuables en grande partie aux différences de rendement au moment de la coupe.

Pour vous aider à faire le bon choix, le Conseil des productions végétales du Québec inc. ( CPVQ ) publie annuellement une liste des cultivars de fléole des prés recommandés pour le Québec.

* Centre de recherches, Sainte-Foy